Arrests et répression du crypto dans l'Afghanistan sous les talibans
nov., 14 2025
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En Afghanistan, utiliser du Bitcoin ou de l’USDT peut vous envoyer en prison. Ce n’est pas une menace vide : depuis 2022, les talibans ont arrêté des dizaines de personnes pour avoir échangé des cryptomonnaies. Dans la province de Hérat, 16 bureaux de change de crypto ont été fermés en une seule journée en septembre 2023. Leur personnel a été arrêté. Certains ont passé 28 jours en détention. Aucun jugement. Aucun procès. Juste la loi des talibans.
Comment l’Afghanistan est devenu l’un des plus grands marchés de crypto au monde
Il y a à peine quatre ans, l’Afghanistan était l’un des pays les plus actifs au monde en matière d’adoption de cryptomonnaies. Selon Chainalysis, entre juillet 2020 et juin 2021, les transactions en crypto ont dépassé 962 millions de dollars. Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas d’autre choix.
Après le retrait des troupes américaines et la chute du gouvernement en août 2021, les banques ont fermé. Les transferts internationaux ont été bloqués. Les salaires n’étaient plus versés. Les familles n’avaient plus accès à l’argent envoyé par leurs proches à l’étranger. Les cryptomonnaies sont devenues une lifeline. Des hommes et des femmes ont commencé à échanger des Bitcoins et des USDT en personne, dans les rues, dans les marchés. Un père pouvait recevoir 200 dollars de son fils aux États-Unis en quelques minutes, sans passer par une banque. C’était la seule façon de manger.
Le pays a même été classé 20e mondial pour l’adoption de crypto par les citoyens ordinaires. Pas par des investisseurs. Pas par des spéculateurs. Par des gens qui avaient besoin de survivre.
La banque centrale interdit la crypto - et les talibans exécutent
En juin 2022, la banque centrale afghane, sous contrôle taliban, a publié un décret : tout trading en ligne de devises étrangères est interdit. Le mot "crypto" n’était même pas mentionné. Mais tout le monde a compris. Les talibans ont rapidement étendu cette interdiction aux cryptomonnaies, affirmant que "cela va à l’encontre de la loi islamique".
Leur justification ? La fraude. Le risque. Le "gharar" - ce terme arabe qui signifie incertitude excessive, comme dans les jeux de hasard. Certains chefs religieux ont appuyé cette vision. D’autres ont gardé le silence. Ce n’était pas vraiment une question de religion. C’était une question de contrôle.
Les talibans ne pouvaient pas surveiller les transactions en crypto. Ils ne pouvaient pas taxer. Ils ne pouvaient pas en tirer de revenus. Et surtout, ils ne pouvaient pas empêcher les gens d’envoyer de l’argent à l’étranger - hors de leur portée. C’était inacceptable.
Les arrestations se multiplient - et les familles meurent de faim
En mai 2023, huit traders ont été arrêtés à Hérat. Ils ont été enfermés dans la prison centrale. Leurs téléphones ont été confisqués. Leurs portefeuilles ? Personne ne sait. Certains disent qu’ils n’ont rien pris. D’autres racontent que les talibans ont vidé leurs comptes.
Les arrestations ne ciblent pas les grands réseaux. Elles touchent les petits commerçants. Les hommes qui échangeaient 100 dollars par jour pour acheter du riz. Les femmes qui vendaient des USDT en échange de cash pour nourrir leurs enfants. Un trader a dit à Coinspeaker : "Avant, je gagnais 1 à 2 % sur chaque transaction. Maintenant, je ne peux même plus acheter du pain pour ma famille."
Le pire ? Ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est une question de vie. En 2023, plus d’un million d’enfants afghans étaient en danger de malnutrition aiguë, selon l’UNICEF. Les envois de crypto représentaient une part essentielle des ressources alimentaires. Des organisations comme Women’s Entrepreneurship Day Organization (WEDO) utilisaient la crypto pour verser des paiements hebdomadaires en USDT à 100 000 femmes afghanes pour acheter de la nourriture. Ces programmes ont été stoppés.
La contradiction : une économie en ruine, une solution interdite
Les talibans ont créé la crise. Puis ils ont interdit la seule solution.
Les sanctions internationales ont gelé les réserves de la Banque d’Afghanistan. Les transferts bancaires sont bloqués. Les entreprises ne peuvent pas payer leurs employés. Les salaires ne sont plus versés en espèces. Les prix montent. La pauvreté touche 97 % de la population, selon la Banque mondiale.
Pourtant, les talibans continuent d’arrêter ceux qui utilisent la crypto. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent contrôler chaque rial. Parce qu’ils ne veulent pas que les gens aient un accès direct au monde extérieur. Parce qu’ils craignent que la crypto ne devienne un outil de résistance.
La réalité ? La crypto n’a pas disparu. Elle est juste devenue plus dangereuse. Les gens utilisent maintenant des applications de messagerie, des transactions en espèces cachées, des échanges dans des maisons isolées. Les risques sont plus élevés. Les profits sont plus faibles. Mais les familles continuent.
Les talibans et le financement du terrorisme : un prétexte pour réprimer
Les talibans justifient souvent leur répression en parlant de financement du terrorisme. Ils citent des rapports comme celui de TRM Labs, qui a détecté des transactions liées à l’État islamique Khorasan (ISKP). C’est vrai : des groupes extrémistes utilisent la crypto. Mais ces cas sont rares. Les arrestations ne concernent pas les terroristes. Elles concernent les mères, les pères, les étudiants, les vendeurs ambulants.
Le régime n’a jamais arrêté un membre connu de l’ISKP pour crypto. Il a arrêté un homme qui échangeait 500 dollars par semaine pour payer la facture d’électricité. Il a arrêté une femme qui recevait de l’argent de son frère en Allemagne pour acheter des médicaments.
La répression est large. Elle est aveugle. Et elle est cruelle.
Le futur de la crypto en Afghanistan : underground ou disparition ?
Les chiffres officiels ont chuté. Les échanges publics ont disparu. Les 40 à 50 plateformes actives en 2021 sont réduites à une poignée. Mais la demande n’a pas disparu. Elle s’est déplacée.
Les transactions se font maintenant en personne, dans des ruelles, dans des voitures, à la frontière iranienne. Les gens utilisent des portefeuilles non-custodiaux, des clés privées cachées, des cryptomonnaies privées comme Monero. La technologie évolue. La répression aussi.
Les experts comme Chainalysis et TRM Labs pensent que cette interdiction ne fera qu’enfoncer la crypto plus profondément dans l’ombre - et augmenter les risques de fraude, de vol et d’escroquerie. Les gens n’auront plus accès à des plateformes fiables. Ils seront obligés de faire confiance à des inconnus. Et si quelque chose va mal ? Personne ne viendra les aider.
Le régime taliban a choisi de sacrifier des millions de vies pour un contrôle illusoire. Il a cru qu’en fermant les portes, il arrêterait le courant. Mais l’eau continue de couler - par les fissures. Par les mains des mères. Par les messages cryptés. Par les transferts invisibles.
En Afghanistan, la crypto n’est plus une technologie. C’est un acte de survie. Et les talibans le savent.
Pourquoi les talibans interdisent-ils la crypto en Afghanistan ?
Les talibans affirment que la crypto est contraire à la loi islamique, car elle implique une incertitude excessive (gharar) et favorise la fraude. Mais la véritable raison est politique : ils ne peuvent pas contrôler les transactions, ne peuvent pas les taxer, et craignent que les citoyens ne contournent leur autorité en envoyant ou recevant de l’argent à l’étranger. Leur interdiction est une question de pouvoir, pas de religion.
Combien de personnes ont été arrêtées pour crypto en Afghanistan ?
Au moins 13 personnes ont été officiellement arrêtées dans la province de Hérat en 2022, selon les déclarations de la police locale. En 2023, huit autres ont été emprisonnées pendant 28 jours. Le nombre total est probablement plus élevé, car de nombreuses arrestations ne sont pas rendues publiques. Des dizaines de commerces ont été fermés, et des centaines de personnes ont dû cesser leurs activités.
Les talibans saisissent-ils les cryptomonnaies lors des arrestations ?
C’est incertain. Certains détenus affirment que leurs portefeuilles n’ont pas été touchés. D’autres disent que leurs actifs ont été volés. Les talibans n’ont pas de procédure officielle. Dans certains cas, les clés privées sont forcées. Dans d’autres, les téléphones sont simplement confisqués. L’absence de transparence rend les victimes encore plus vulnérables.
La crypto est-elle encore utilisée en Afghanistan aujourd’hui ?
Oui, mais de manière clandestine. Les échanges publics ont disparu. Les gens utilisent maintenant des transactions en espèces, des messageries cryptées, des échanges en personne dans des lieux isolés. Certains utilisent des cryptomonnaies privées comme Monero. La demande reste forte : sans crypto, des millions d’Afghans ne pourraient pas recevoir d’argent de l’étranger ni acheter de la nourriture.
Quel impact la répression a-t-elle sur les enfants afghans ?
L’impact est catastrophique. Avant l’interdiction, les envois de crypto étaient une source vitale de nourriture et de soins médicaux pour les familles. Des programmes comme celui de WEDO utilisaient des paiements en USDT pour fournir des rations alimentaires hebdomadaires à 100 000 femmes. Ces programmes ont été arrêtés. Aujourd’hui, plus d’un million d’enfants sont en danger de malnutrition aiguë, selon l’UNICEF. La crypto n’était pas un luxe - c’était une lifeline.