Égypte et cryptomonnaies : comment la blockchain influence les paiements et la régulation

En Égypte, un pays où 60 % de la population a moins de 30 ans et où les transferts d'argent sont souvent bloqués par les banques. Ce pays est l'un des rares en Afrique du Nord où les citoyens utilisent activement les cryptomonnaies malgré l'absence de cadre légal clair. Contrairement à la Chine ou à l'Afghanistan, l'Égypte n'a pas interdit les cryptos — elle les ignore. Et c'est précisément cette indifférence qui a permis à des milliers d'Égyptiens de les adopter en catimini.

Les stablecoins, des cryptomonnaies liées à des devises comme le dollar américain, qui permettent d'éviter la volatilité. Ce sont eux qui ont pris le relais. Des milliers d'Égyptiens reçoivent de l'argent de l'étranger via USDT sur Telegram ou sur des plateformes comme Binance. Pourquoi ? Parce que les transferts bancaires prennent des semaines et coûtent jusqu'à 20 % en frais. Avec USDT, c'est terminé en 10 minutes, pour moins de 1 %. Même les petits commerçants du Caire acceptent désormais les paiements en USDT. Et les remittances, ces envois d'argent des travailleurs égyptiens à l'étranger, ont vu leur coût réduit de 85 % en deux ans.

Le gouvernement égyptien, lui, reste silencieux. Il n'a pas légalisé, mais il n'a pas non plus réprimé. Cela crée un vide juridique étrange : les gens utilisent les cryptos, mais sans protection légale. Si une plateforme disparaît, vous ne pouvez rien faire. Si un échange comme WethioX Exchange, une plateforme qui se présente comme locale mais qui cache son adresse et ses audits. Ce genre de plateforme est populaire là-bas vous vole vos fonds, vous êtes seul. Pas de banque centrale pour vous aider. Pas de tribunal pour vous défendre. Juste un code QR et un mot de passe.

Et pourtant, les signes changent. Des startups égyptiennes commencent à développer des applications DeFi pour les marchés locaux. Des étudiants apprennent à coder des contrats intelligents. Des groupes de traders se réunissent dans les cafés du Caire pour discuter des livres d'ordres et des slippages. Ce n'est pas encore une révolution, mais c'est une infiltration silencieuse. Et elle se fait avec des outils simples : des VPN, des portefeuilles mobiles, et une volonté de ne plus dépendre du système bancaire.

Vous trouverez ici des analyses concrètes sur ce que les Égyptiens font réellement avec les cryptos — pas les discours officiels, mais les pratiques du terrain. Des airdrops oubliés, des échanges douteux, des stablecoins utilisés comme monnaie de survie. Des histoires de gens qui ont trouvé une liberté financière, pas grâce à un gouvernement, mais malgré lui.

3 millions de détenteurs de crypto en Égypte malgré l'interdiction totale
3 millions de détenteurs de crypto en Égypte malgré l'interdiction totale

Malgré une interdiction totale par la Banque centrale, près de 3 millions d'Égyptiens détiennent des crypto-monnaies. Comment cela est-il possible ? Et pourquoi les autorités ne peuvent-elles pas arrêter ce phénomène ?

nov., 24 2025